La directrice de l’association Lev Tov Israel est formelle : en Israël le processus de précarisation est beaucoup plus rapide qu’ailleurs. Et le premier poste à être touché concerne la nourriture. Chez les familles les plus exposées, les frigidaires sont littéralement vides, d’où la nécessité d’une épicerie sociale, soutenue par le Fonds Social Juif Unifié.
En France, qui ne connait pas l’extraordinaire réseau de solidarité mis en place en 2001 par l’association Lev Tov dirigée par Mendy Attal ?
Vêtements, aides financières, paniers alimentaires, matériels pour enfants handicapés, jouets, évènements festifs, l’association œuvre désormais également en Israël en se focalisant sur les besoins urgents et immédiats des populations fragiles, à Jérusalem et ses alentours : Distribution de repas de chabbat et colis alimentaire pour les fêtes, livraison de repas au quotidien, cartables garnis pour la rentrée des classes, distribution de cadeaux pour les fêtes de Hannoucah et Pourim.
Dirigée par Nathalie Boukris, les actions sont là encore rendues possibles par un réseau de bénévoles dévoués qui se mobilisent en fonction des besoins.
« Sans eux, rien ne serait possible » explique Nathalie Boukris, installée en Israël depuis 8 ans. « De nombreux bénévoles qui œuvraient pour Lev Tov en France on fait leur alya et c’est tout naturellement qu’ils nous proposent leur aide, quelle que soit la ville où ils sont installés. »
Sur le modèle des deux épiceries sociales créées en France, Lev Tov Israël a décidé de dupliquer le modèle à Jérusalem, dans le quartier de Talpiot, où l’association possède un local. Un projet qui a immédiatement retenu l’attention du FSJU.
« Depuis 2015, Israël connaît une forte Alyah de français et des failles dans l’intégration de ces olims se font jour. De nombreuses familles sont fragilisées par la perte de repères, les difficultés professionnelles et les difficultés scolaires des enfants. Et certaines familles ont besoin d’un soutien concret que Lev tov est en mesure de fournir.
« L’épicerie sociale a pour objectif de répondre à ce type de demande à Jérusalem où réside un très grand nombre de francophones, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’apporter notre aide à ce projet, qui rentre parfaitement dans le cadre de notre volonté d’agir sur des programmes spécifiques, a impact mesurable, pour lesquels la solidarité et l’engagement sont au rendez-vous » indique Myriam Fedida, directrice du FSJU Israël.
Une centaine de familles sont soutenues par Lev Tov, que ce soit par des aides ponctuelles ou plus régulièrement, via les aides alimentaires.
« En Israël les besoins sont beaucoup plus importants qu’en France, car il n’y a quasiment pas d’aides de l’état. Une famille mise en difficulté par la perte d’un emploi ou la maladie d’un des deux parents peut rapidement être confronté à un frigidaire vide. Nous le constatons de nos propres yeux et c’est difficile d’intégrer qu’une famille nombreuse doit se satisfaire d’un poulet pour une fête… »
La jeunesse préoccupe également l’association. « L’alya entraine des problèmes dont les jeunes sont directement victimes. Les parents perdent une partie de leur autorité et les jeunes peuvent vite être livrés à eux-mêmes et isolés socialement. Ce phénomène est encore plus aigu pendant les vacances scolaires. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place cette année une colonie de vacance subventionnée en partie par le FSJU Israël et intitulée ‘colobus’ qui a permis à près de 80 enfants, d’origine francophone, de faire des excursions. Le but était de soulager les familles et d’offrir à ces jeunes un cadre et une ambiance. Face au succès nous souhaitons développer ce domaine d’action et organiser des activités tout au long de l’année » explique Nathalie Boukris.
Coaching, réunion d’information, de prévention, sport, Lev Tov a pour ambition d’encadrer des jeunes parfois à la dérive en les impliquant aussi dans toutes les actions caritatives menées en parallèle.
« Le bénévolat responsabilise et permet de trouver une place et un but dans la vie, de s’autonomiser, de s’oublier soi-même en donnant à l’autre. Nous sommes convaincus qu’il peut représenter une véritable porte de sortie pour des jeunes à problèmes précise Myriam Fedida. « Être aidé en aidant les autres, penser que l’autre c’est moi, donner un sens à sa vie, quelle meilleure belle résolution en ce début d’année ».